Pour Ericsson, c’est la fin d’une aventure teintée de jolis succès mais également de retentissants échecs. Dont les leçons ont été tirées par Sony, désormais seul aux commandes. Adieu donc Sony Ericsson.

Du T68i à l’Arc S, le duo nippo-suédois aura vécu quelques moments de gloire. Soudés pour contrer le géant et autoritaire Nokia de l’époque, les acolytes vont produire des modèles qui vont marquer les esprits dont, notamment, ces fameux T68i, T610, K750 (premier téléphone à objectif autofocus), K800 (flash au xénon) et T650. Ensuite, l’empreinte japonaise sur Sony Ericsson s’est accentuée avec une (trop) longue série d’appareils Walkman et Cyber-Shot. Certes, l’expertise musicale et photographique de Sony ont grandement aidé l’embarcation mais l’entêtement à produire une kyrielle de téléphones semblables dont les fonctions et le design n’évoluaient plus vraiment a provoqué une sorte de paralysie conduisant à une entrée chaotique sur le marché des smartphones.

L’introduction de l’iPhone par Apple va bousculer et presque renverser la coentreprise. Incapable de se décider sur les systèmes d’exploitation, voguant entre son effort d’esthétiser Symbian avec UIQ et sa tentative ubuesque de maquiller un Windows Mobile dépassé avec des tuiles (tiens, tiens, …), Sony Ericsson trouvera son salut en adoptant Android. Le premier smartphone de la gamme Xperia relativement réussi est le X10 mais la saga sur les mises à jour trop tardives ternira quelque peu le retour aux affaires. Avec une politique logicielle au point, des designers inspirés et du contenu en quantité, Sony est paré pour prendre son envol dans le segment des smartphones.

Le nouvel Xperia S, lancé à Las Vegas hier soir, n’embarque rien de véritablement spectaculaire si ce n’est qu’il s’agit d’une bête de course (processeur double cœur 1,5 Ghz, écran Bravia HD Reality Display de 4,3 pouces, 32Go de mémoire interne, capteur photo Exmor R très réactif de 12 mégapixels, NFC, DLNA, HDMI, …). Le téléphone s’inscrit dans la lignée des Arc avec, au lieu d’un dos courbé vers l’intérieur, une fine tranche transparente animée de trois LED représentant les touches habituelles du monde Android, en version 2.3. Les premiers acquéreurs, au mois de mars en Belgique, devront procéder à une mise à niveau vers le quatrième opus du système de Google. C’est un peu comme si Apple balançait sur le marché des iPhone 4S avec iOS 4.

Certifié PlayStation, l’Xperia S livre également de la musique et de la vidéo via les services Music et Video Unlimited. Toutefois, il sera de bon ton que ces produits soient un jour activés pour la Belgique.