BlackBerry: une nouvelle direction pour RIM, mais « dans la continuité »
Une nouvelle direction a été mise en place ce dimanche. Pas de big bang: les nouvelles têtes sont connues. Changement de cap ou simple tour de passe-passe façon Poutin/Medvedev? Les observateurs sont sceptiques, à ce stade.
Research in Motion dans la tourmente. Entre rumeurs de vente par étage et d’accord de licences autour du système BlackBerry 10, le marché attendait une réaction du conseil d’administration de l’ancienne gloire de Waterloo. Des remaniements sont opérés. Lazardis et Basillie ne seront plus, en apparence, dans les pattes des investisseurs de RIM. Barbara Stymiest est nommée présidente du conseil d’administration et Thorsten Heins directeur général des BlackBerry.
Barbara Stymiest (55 ans) siège au CA depuis 2007. On salue son travail auprès de TSX (Bourse de Toronto) et à la Banque Royale du Canada. Quant à Thorsten Heins (54 ans), il était directeur d’exploitation de RIM depuis août 2011. Il a rejoint la société canadienne en 2007, après une carrière chez Siemens.
Dans un communiqué, Mike Lazardis évoque une « nouvelle phase de croissance » et la nécessité de nommer « une nouvelle direction ». En dehors de CrackBerry.com, l’accueil de la nouvelle semble plutôt mitigé dans la presse spécialisée (qu’elle soit informatique ou financière). Il faudra attendre la réaction des marchés américains dans quelques heures (on note en avant-bourse une estimation de + 7,29%). L’action perdait 3,24% vendredi à 17 USD (13.1568 EUR), mais RIMM fut l’une des valeurs les plus échangées à la veille du week-end.
Pour la chaîne financière CNBC, la question reste de savoir si, au-delà de l’effet d’annonce, la compagnie va déployer une véritable stratégie de (re-)conquête. Le transfert de MM. Lazardis et Balsillie à des rôles de second plan médiatique doit aider les investisseurs à diriger leur attention loin de l’ancienne direction bicéphale. Que deviendront-ils? Jim Balsillie restera membre du conseil d’administration et Mike Lazaridis devient vice-président du conseil. Il occupera également une position liée à l’innovation dans l’entreprise. Le manque d’innovation et de vision était justement les principaux reproches qui lui étaient adressés. Lazardis veut encore y croire. Il compterait acquérir 50 millions d’actions RIM supplémentaires.
Du brouillard, où ça?
La vente pure et simple est écartée à ce stade. Heins veut capitaliser sur ce qu’il considère toujours comme des facteurs de croissance, mais estime « sous-évalués ». Interrogé dimanche soir par le Wall Street Journal et CNCB, le nouveau patron reste concentré sur la tablette Playbook, la mise à niveau 2.0 prévue courant février (DevCon Europe à Amsterdam les 7 et 8 février), ainsi que le système BlackBerry 10, dont les premiers terminaux seraient présentés début mai en Floride, pour une sortie commerciale estimée en fin d’année. Autant dire, dans le monde mobile, une éternité.
Le CEO ne semble pas favorable à l’octroi de licence d’exploitation BlackBerry 10 à d’autres constructeurs, mais n’écarte pas cette possibilité. Enfin, il souhaite investir dans de nouvelles régions, ce qui peut apparaître comme un désinvestissement du marché nord-américain, terrain de jeu historique du BlackBerry.
Heins voit un bilan solide et une croissance soutenue. 35% d’abonnés en plus en une seule année, certes, mais un bénéfice en chute libre depuis le 3e trimestre 2011. La valeur RIMM accuse un repli de 72,38% sur une année, de quoi l’exposer à toute forme d’OPA hostile. Redonner confiance au marché ne sera pas aisé. D’un côté, le couple iOS/Android domine l’attention. De l’autre, Microsoft occupe les esprits comme probable 3e acteur du marché des smartphones.
En ligne, Engadget n’y croit pas
En version originale dans le texte:
I’m pulling for RIM as much as anyone. The absolute last thing I want is one less (good) option in the mobile market. But this CEO speak smacks of the exact same thinking that has positioned RIM where it is today: miles behind Android and iOS. He mentions « continuing » what RIM is doing. That’s actually the exact opposite of what it should be doing. If he truly believes that RIM « always » thinks ahead, there are thousands — perhaps millions — of consumers and investors that would love to know who is stifling all of this innovation that’s evidently happening internally. He’s getting great feedback on the Be Bold campaign? Who, exactly, is feeding him this line? In the consumer world, I can think of a handful of campaigns that are getting far more traction than the touting of a smartphone platform that hasn’t innovated in the better part of Android’s life on this planet. If he’s seen « great reviews » on PlayBook 2.0, he’s reading from the wrong book — the hard truth is that RIM’s tablet hopes are decidedly grim without a vivacious developer community that doesn’t yet exist. Oh, and he can’t wait to see BlackBerry OS 10? By the time BB OS 10 hits, the iPhone 5 will be a reality. Need I really say more?
Conférence de presse téléphonique exceptionnelle ce lundi matin, 8h ET (14h à Bruxelles).
Difficile de réagir a un communique de presse. Attendons de voir le nouveau CEO a la manoeuvre. L’os 2 du PlayBook est impressionant et le nombre d’application ne fait que grandir. Il me parait impossible d’établir une rupture dans une telle société surtout que l’investissement pour le futur de RIM a déjà ête réalise a travers acquisition de qnx et de TAT.