En lançant MyAnalytics, l’entreprise souhaite monétiser la quantité phénoménale de localisations issues des déplacements des utilisateurs de téléphones cellulaires auprès des autorités publiques et des organisateurs d’événements.

Elle va assurément apeurer les défenseurs de la protection de la vie privée. L’initiative de Proximus de fournir à des tiers des études de marché et des informations statistiques basées sur la géolocalisation de (tous) ses clients s’affiche comme un facilitateur de mobilité et/ou un facteur déterminant pour installer son commerce. A partir de 700 euros, l’opérateur peut détailler la manière dont les gens se comportent. Pas de manière individuelle, mais bien en groupe puisque l’échantillon minimum doit comporter 30 cartes SIM.

L’anonymat des données est, bien entendu, garanti. Un organisateur d’événement ne pourra jamais découvrir si quelqu’un est venu seul d’un tel village mais il saura, s’il paye, combien de véhicules ont pris la route à quelle heure de quel endroit vers quel lieu et à quelle heure ils sont repartis. Qui a dit 1984 ?

Mobilité 2.0

Pour les autorités, c’est également une source fiable – bientôt en temps réel – pour analyser les flux de foules et de voitures et éventuellement adapter les mesures de circulation, même sur des routes secondaires.

Proximus est également capable de livrer des caractéristiques complémentaires sur des groupes spécifiques comme les touristes d’un jour et les travailleurs en itinérance. Pour les centres urbains, l’intérêt est également de savoir combien de personnes passent devant une vitrine afin de la valoriser plus précisément, de s’assurer que le marché local attire son public cible, de s’inquiéter de la bonne position des parkings.

Bref, l’imagination est sans limite concernant l’utilisation des mégadonnées issues de la localisation des cartes SIM. Pas certain que les clients seront ravis de savoir qu’ils collaborent pleinement à ce nouveau marché dont ils n’obtiennent concrètement rien (et qui enrichira – un peu – son détenteur).

Vie privée ?

Que les plus craintifs se rassurent: quel que soit l’opérateur mobile, les positions des smartphones sont déjà activement exploitées. Non seulement pour améliorer l’infrastructure mais également pour savoir où des actions marketing doivent être opérées. C’est dans ce sens, par exemple, que Base a décidé il y a quelques années d’améliorer sa communication en Wallonie. Cette fois, il s’agit simplement de vendre cette montagne d’octets à d’autres entreprises. Sans votre consentement. Enfin, si. Vous l’avez déjà donné en signant votre contrat d’abonnement.

Désactiver la localisation de son appareil n’empêchera que Apple ou Google (et tous les fournisseurs d’applications et de services mobiles) d’accéder à ce paramètre. Mais l’opérateur mobile, Proximus, Orange ou Base, l’utilisera quand même par triangulation.

Plus d’informations sur Proximus MyAnalytics sont disponibles ici : www.proximusanalytics.be.