Jos Donvil, CEO de Voo, a donné quelques indications sur la santé de l’opérateur dans les pages de l’Echo de ce 8 novembre. Les statistiques ne sont pas brillantes. Sans réseau mobile, l’entreprise est condamnée à vendre de la capacité fixe.

Initialement invité pour livrer davantage d’informations sur la restructuration de l’Avenir, dont il est également le grand patron, Jos Donvil a ensuite dévoilé quelques informations sur la manière dont pourrait être valorisé le contenu produit par les rédactions installées dans le giron de Nethys. L’idée est de pousser ce contenu vers les clients Voo, à l’instar de ce qui se fait déjà avec Betv et Voo Sport World, sous un modèle encore à définir. Les packs actuels pourraient intégrer, par exemple, une option d’accès à l’intégralité de l’édition en ligne de l’Avenir.

Loin d’être farfelu, le concept repose cependant sur un pôle télécom qui peine à progresser. Depuis des années, Voo ne parvient pas à franchir et enterrer la barre des 800.000 abonnés alors que ses concurrents collectionnent les trimestres de croissance commerciale. Et, malgré des promotions et des nouveautés fracassantes, la branche mobile grandit trop lentement: seules 200.000 cartes SIM sont actives. Certes, Telenet dispose d’une zone de chalandise bien plus importante mais ses résultats se situent bien au-delà de ce que Voo parvient à faire.

Par ailleurs, il semble apparent que Nethys privilégie la stratégie d’achat de contenu à haute valeur ajoutée pour développer ses marques. Alors que Betv s’est ouverte aux autres opérateurs, les compétitions sportives resteront malheureusement des exclusivités de Voo.

La 5G n’arrangera rien

En 2020, l’opérateur sera également confronté à une révolution à laquelle il ne pourra pas participer. En effet, la 5G va radicalement modifier notre rapport aux produits et services que nous utilisons actuellement. Il ne sera plus nécessaire de disposer d’une fibre ou d’un câble coaxial chez soi pour bénéficier d’un accès à internet très performant. Voo devra, dès lors, signer un partenariat important avec un détenteur de fréquences. Mais qui ? Proximus, Orange et Telenet ont tous les trois d’excellences raisons de se montrer dédaigneux. D’autant que Jos Donvil réitère la position perméable de Nethys à toute tentative d’achat ou de groupement.

Le salut pourrait venir d’un quatrième opérateur mobile qui aurait besoin d’un accès à une infrastructure fixe en Wallonie. Et qui pourrait également apporter une manne de liquidités. Jos Donvil souffle d’ailleurs que Voo peut très aisément déménager ses cartes SIM depuis son passage au statut de Full MVNO.

Bref, les prochains mois seront sportifs en Wallonie. Surtout si la région veut toujours devenir une championne de la connectivité. Rappelons que Voo reste un opérateur entièrement public…