En plus de 20 ans de métier, je n’aurais jamais imaginé suivre le keynote d’une banque en ligne. C’est pourtant ce qui est arrivé ce 26 février avec la présentation de la 10e mise à jour de la néobanque néerlandaise BUNQ. Un événement retransmis à la manière de la Silicon Valley et commenté sur les réseaux sociaux.

Vous pensiez Hello bank! et Keytradebank à la pointe de la mobilité? Vous n’avez encore rien vu. Quels sont vos besoins bancaires aujourd’hui? Un compte à vue, un compte d’épargne, une carte de paiement et une application mobile sophistiquée. Cela tombe bien : c’est précisément ce que propose BUNQ et ses couleurs rainbow. Ni agence. Ni « web banking ». Tout est mobile. Une affaire de millenials? Non, ce n’est pas aussi simple. BUNQ ambitionne de ridiculiser votre banque comme UBER a ridiculisé le taxi et c’est plutôt bien parti, avec les arguments qu’il faut pour vous convaincre : simplicité et transparence.

C’est quoi, BUNQ?

Une néobanque fondée en 2015 à Amsterdam par Ali Nikman, un homme d’affaires canadien. Elle est désormais présente dans plusieurs pays européens, dont la Belgique, la France, l’Autriche et même le Royaume-Uni. Avec un ton singulier. Exemple : la dernière campagne de la banque, articulée autour du « grand mensonge » des banques traditionnelles. Du grand art.

Le produit de base s’articule autour d’une série de comptes courants (tous avec un code IBAN néerlandais unique), des cartes de débit (Maestro et/ou Mastercard), de solutions d’épargne et de paiement par code QR. On alimente son compte (littéralement en deux temps trois mouvements), depuis n’importe quel autre compte bancaire IBAN. Outre un pack gratuit (mais limité), BUNQ a développé une offre bancaire premium pour les particuliers (7,99 par mois), ainsi qu’une édition Business pour les freelances et même les petites sociétés (à 9,99 par mois).  Le plus déconcertant dans cette histoire ? On peut ouvrir un compte bancaire en 5 minutes via l’application mobile sophistiquée, qui numérise un document d’identité et peut même localiser de manière ultra-précise l’endroit où vous vous trouvez pour vous envoyer la carte de paiement.

Q1 2019 : Update 10

C’était une étape importante, largement relayée par la communauté d’utilisateurs : l’Update 10 (10e mise à jour) a été dévoilée ce mardi soir. Phénomène déconcertant : la présentation aux allures de Silicon Valley a une nouvelle fois donné l’impression que la néobanque faisait évoluer un système d’exploitation. En réalité, c’est son application mobile qui évolue au fil des semestres et c’est fascinant.

Bunq Update 10 application iOS

Quoi de neuf ?

BUNQ fixe désormais le taux d’intérêt (plafond: 10.000€) à 0,27% (soit 9 fois plus que la plupart des banques traditionnelles) sur l’ensemble des comptes (pas uniquement les carnets d’épargne), avec ce que la banque appelle le « Freedom of Choice » en matière d’investissement : banque centrale, prêts hypothécaires, investissements durables, etc.

Autres nouveautés : la possibilité d’opter pour une carte de paiement virtuelle et l’arrivée (en Belgique également) de Google Pay et Apple Pay (à venir).  Pour les comptes business, il est désormais possible de paramétrer finement les accès des collaborateurs aux comptes et aux cartes : une fonction qui, l’air de rien, est difficile à trouver dans le circuit bancaire professionnel classique (souvent opaque, souvent cher).  Enfin, autre bonne idée, la possibilité de définir 2 codes PIN par carte.  La fonction « Dual PIN » permet de définir quel compte courant sera débité si on utilise le premier ou le second code. Exemple : PIN1 pour une dépense personnelle et PIN2 pour une dépense professionnelle. Il suffisait d’y penser (et de le « coder »).

Bunq Update 10

Question : combien de temps avant le rachat par une grande institution bancaire européenne pour faire rentrer le vilain petit canard dans le rang ou… entrer dans l’ère de la véritable banque mobile? Les évolutions à venir sont faciles à deviner : assurances, crédits. Tout est possible, tout peut toujours se réinventer.

Le keynote

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