Vous souvenez-vous de la dernière fois où vous avez envoyé un MMS en pleine conscience? Pourquoi sont-il toujours facturés? Quand arrive le RCS, son successeur poussé par la GSMA? Nous  avons posé la questions aux opérateurs belges.

26 ans après sa création, le SMS fait de la résistance en Belgique aux côtés des messageries instantanées. Le MMS, lui, a clairement raté toutes ses correspondances.  Lancé comme une révolution au milieu de la première décennie, il n’a jamais su trouver son public. Plusieurs coupables : problèmes de réglages, résolution d’image médiocre et… tarif élevé. Résultat ? Les messageries instantanées ont eu raison de lui et ses jours sont désormais comptés.

Alors, stop ou encore ?

Encore, mais visiblement plus pour très longtemps. S’ils sont inclus dans de nombreux plans tarifaires dans le monde (France, États-Unis), les MMS sont à la fois boudés par les utilisateurs et… délaissés par les opérateurs. Ainsi, T-Mobile a carrément débranché la prise le 8 janvier dernier aux Pays-Bas : depuis cette date, il n’est plus possible d’envoyer un MMS.

En Belgique, le MMS reste facturé au prix fort (15 centimes environ), y compris dans les abonnements « illimités ». Pourtant, il reste techniquement accessible. Pourquoi ? Pour Haroun Fenaux, porte-parole Proximus : « Le MMS étant un produit en déclin, il n’y a pas de volonté d’en faire la promotion. Surtout qu’en terme d’expérience client, il est largement dépassé par des applications, qui elles, utilisent les data mobiles et qu’à ce niveau, les volumes sont de plus en plus généreux. » Même son de cloche auprès de Telenet/Base. Pour Coralie Miserque, « quand nous offrons la gratuité, nous préférons le faire pour ce dont ils ont vraiment besoin. Ce n’est pas le cas pour les MMS, dont l’utilisation reste assez limitée. » Nous n’avons pas reçu la réponse d’Orange Belgium.

Pour éviter les  notes salées, un conseil : désactivez l’option MMS de votre smartphone. Y compris sur iOS, dans les paramètres liés à iMessage. Ainsi, les images transmises via la messagerie d’Apple ne seront pas automatiquement convertis en MMS en cas d’échec d’envoi.

RCS, le nébuleux successeur

Le successeur naturel du SMS est connu, c’est le RCS (Rich Communication Services). Ce protocole universel développé par le consortium GSMA fait passer le SMS à l’ère de l’IP et des messageries instantanées : documents, images, localisation, coupons, visualisation de l’activité du correspondant (exemple : « en train d’écrire« ).  Bref, ce qu’iMessage est à l’iPhone depuis des années, c’est-à-dire une messagerie instantanée de plus en plus riche et accessible sans application tierce.

Poussé par Google auprès de nombreux constructeurs et opérateurs, le RCS peine toutefois à se développer en dehors de l’Amérique du Nord et suscite une forme d’attentisme généralisé.  Une barrière technique plombe également son introduction généralisée : iOS n’est pas compatible avec le RCS à l’heure actuelle.  Cela pourrait toutefois changer, selon 5to9Mac : ainsi, la GSMA serait en discussions avec Apple (et  Microsoft) pour que le profil RCS soit intégré directement à l’application Messages d’iOS.  Des discussions qualifiées de positives.

Lors du MWC à Barcelone, Google a fait part de son enthousiasme face à l’introduction progressive du RCS, indiquant travailler avec le groupe Orange notamment. Des constructeurs comme Samsung, Huawei et Sony sont également cités. Orange Belgium évoquait les 25 ans du SMS (et l’arrivée du RCS) sur son blog en février 2018,  mais aucun développement concret ne semble avoir vu le jour depuis lors. Nous avons demandé à Orange Belgium quelle était la position de l’opérateur sur le sujet, mais n’avons pas encore reçu de réponse formelle.

Peut-être fin 2019?

Quid des deux autres propriétaires de réseaux mobiles ? Proximus affiche son intérêt, mais ne parle pas de disponibilité à court terme. Haroun Fenaux nous explique : « Nous déjà observé plusieurs lancements de RCS parmi différents opérateurs télécoms à travers le monde (avec une plus forte densité en Amérique du Nord et en Asie) l’an dernier. Chez Proximus, nous continuons à suivre l’évolution du marché en Europe et dans les pays voisins. Comme l’évolution des smartphones, car le smartphone doit être compatible, pour garantir un lancement réussi. Cela dit, il est encore un peu trop tôt pour décider de lancer le RCS aujourd’hui en Belgique. » Coralie Miserque se montre un tantinet plus optimiste pour Telenet/Base : « Chez nous, c’est en cours de discussion. En principe, le RCS sera disponible sur le marché belge à partir du 2e semestre de cette année. Nous n’avons pas encore de date confirmée de la part de Google. »