L’Autorité Belge de la Concurrence donne raison à Telenet à propos des craintes émises sur une éventuelle distorsion de compétition entre les opérateurs belges si la fusion entre Proximus et Orange se concrétisait. L’IBPT devra s’exprimer à ce propos avant le 16 mars 2020.

Et voici qu’une pierre dans le jardin des deux premiers opérateurs mobiles belges apparaît. En effet, Telenet publie aujourd’hui la décision de l’ABC, Autorité Belge de la Concurrence, qui suspend la fusion entre les infrastructures de Proximus et d’Orange Belgique. Cette décision a été adoptée ce mercredi. Elle court jusqu’au 16 mars prochain afin de laisser le temps à l’IBPT de prolonger son enquête.

Les objections émises par Telenet sont jugées recevables. Selon le communiqué diffusé ce jour, « Telenet comprend ce qui motive les opérateurs mobiles à vouloir partager leur réseau mobile, certes dans les limites de la légalité, mais se pose des questions sérieuses quant à la façon très poussée dont les deux plus grands acteurs mobiles de Belgique (qui possèdent ensemble une part de marché de 75% et un quasi-monopole dans le segment ‘business’) veulent collaborer dans le cadre d’une joint-venture. Cette collaboration poussée entre Proximus et Orange Belgique comprend notamment le partage de l’infrastructure active pour l’ensemble du territoire belge et pour toutes les technologies (2G, 3G, 4G et 5G). Un accord poussé de ce type entre Proximus et Orange Belgique a également pour effet de réduire de trois à deux le nombre d’acteurs détenteurs d’infrastructure mobile. »

D’autres exemples européens de fusion ont également alerté les autorités compétentes, notamment en Tchéquie, et se sont parfois soldés par l’arrêt de la procédure de collaboration. A plusieurs reprises, Telenet a manifesté son intention de rejoindre la joint-venture, sans succès. Désormais, la bataille aura davantage lieu devant les régulateurs et, probablement, les tribunaux.