Les opérateurs continuent naturellement à corriger les pannes chez les clients. Mais ils acceptent également d’installer de nouvelles connexions. A quel prix ?

Leurs boutiques sont bel et bien fermées jusqu’à nouvel ordre. Pourtant, Proximus, Orange, Base/Telenet et Voo poursuivent leur offensive commerciale, avec nettement moins de férocité – il faut le reconnaître –, via leur site web. Il est tout à fait possible, aujourd’hui, de changer de formule et de demander une nouvelle installation. Quoi de plus normal pour un secteur qui est considéré comme crucial par le gouvernement de crise ?

Trop peu de précautions

Dans le cas d’une panne ou d’un nouveau branchement, ce sont des techniciens qui sont envoyés. Ils viennent, pour la grande majorité, de partenaires techniques. Or, depuis le début de la crise sanitaire, ils sont en contact permanent avec d’autres personnes et ne bénéficient pas forcément de protections adéquates. Tout au plus, du gel hydroalcoolique est fourni. Une bouteille de 500 millilitres. Mais pas de gants ni de masques.

Deux lecteurs de BeMobile nous ont avertis de cette situation. Notamment pour signaler que le planning des nouvelles installations n’a pas du tout été ralenti et, ensuite, pour appuyer ce manque cruel de masques et de gants pour assurer ne pas transmettre ou recevoir le virus. Face à cette situation, certains collaborateurs débraient. Certificats médicaux ou désertion. Les sous-traitants s’organisent en dispatchant des ouvriers d’autres régions.

Distance physique et hygiène

Certes, la situation est tendue mais reste vivable. Selon nos recherches, d’autres techniciens estiment que leur travail est tout à fait faisable si la distance sociale est garantie. Des clients invitent parfois à se laver les mains. Certains annulent leur commande. Mais, bien entendu, l’inquiétude reste vive chez ces salariés qui doivent entrer dans des domiciles, parfois très cossus, parfois où l’hygiène ne règne pas en maître, parfois densément peuplés. Ce qui ne change pas vraiment de la routine mais les risques demeurent plus vifs tant que le COVID–19 est présent.

Enfin, en ce qui concerne les protections, les opérateurs sembleraient faire le maximum pour obtenir des masques mais, comme la plupart des entreprises belges, ils sont confrontés à une pénurie dont la fin semble sacrément éloignée. On nous glisse à l’oreille que toutes les interventions non urgentes ont été reportées à plus tard.

Ceci n’empêche pas de penser que les techniciens télécom, tout comme un nombre conséquent d’autres professions, font face à un danger invisible sans réelle protection.

NDLR : cet article est basé sur des témoignages de lecteurs et des informations glanées auprès de nos sources habituelles. A prendre donc avec prudence.