A partir de ce lundi 2 novembre, un nombre conséquent de Belges sera contraint de rester chez lui pour travailler. Combien doivent gérer des performances d’envoi de données préhistoriques ?

L’expérience vécue depuis plusieurs mois par de nombreux télétravailleurs belges appelle à un constat regrettable. Les vitesses d’upload d’un nombre trop important d’abonnements sont ridiculement basses. En Wallonie, on navigue la plupart du temps aux alentours des 5 Mbps avec des formules (bien plus) onéreuses à 20 Mbps. Seul EDPnet offre un 40 Mbps pour l’abonnement à 34,95 euros par mois. Chez Scarlet, c’est soit 2, soit 4 Mbps. Orange propose 5 Mbps et 20 Mbps pour l’option Boost de 15 euros par mois. Le récent Zuny de Voo affiche un confortable 10 Mbps vis-à-vis des produits Relax de Voo à 6,5 Mbps. Il faudra toujours pousser au Max pour atteindre les 20 Mbps. Chez Proximus, seul l’Internet Start plafonne à 4 Mbps. En dehors, ce sera toujours 20 Mbps. La fibre est, elle, plus généreuse, à partir de 30 Mbps.

Bien entendu, pour la plupart des applications bureautiques, ces performances sont parfaitement valables. Mais lorsque le volume des fichiers à échanger grimpe, le confort diminue sensiblement. Inutile de croire qu’un rendu 3D ou l’édition vidéo peut se faire avec une synchronisation sur le cloud du bureau. Les échanges risquent de devenir interminables.

1 Mbps pour de la vidéoconférence

Mais même pour des applications plus légères, les connexions belges ne sont pas assez solides. Parmi les logiciels de conversation vidéo les plus populaires, la demande en bande passante se situe généralement entre 0,5 et 1,5 Mbps. A ce propos, cet excellent article de Greenspector analyse l’efficacité, énergétique, des différentes solutions qui existent sur le marché. Si, à cela, on ajoute une synchronisation permanente avec le nuage de l’entreprise, le canal d’envoi va déjà se trouver à saturation. Pour un seul PC.

Les opérateurs stipuleront que bon nombre de leurs abonnements atteignent les 20 Mbps en upload. On admettra cependant que nous sommes d’une situation quelque peu inhabituelle et qu’il serait de bon ton de monter quelque peu cette limite. D’autant que la 4G, elle, est plus performante. Selon des tests menés par l’IBPT en 2019, les trois opérateurs mobiles physiques dépassent les 20 Mbps en upload. Quel que soit le produit choisi par le consommateur. Par exemple, la Flybox d’Orange Belgique est synchronisée à 25 Mbps en envoi de données.

Peu de données issues du premier confinement

Cependant, il faut reconnaître que notre appel à un upload plus confortable ne repose sur aucune statistique publiée par les opérateurs ou par les autorités. Il s’agit simplement d’un sentiment issu de plusieurs expériences personnelles. Certes, la plupart du temps, cette limite de l’upload n’est pas si handicapante. Sauf le jour où il faut fournir plusieurs gigaoctets de données aux collègues en un minimum de temps. Sauf pendant ces moments de vidéoconférence où la synchronisation du cloud est toujours en cours.

Bref, il est vraiment temps de passer à des réseaux fixes plus performants, notamment pour les opérateurs qui proposent toujours trop de produits en dessous de 5 Mbps d’upload.