Parmi les entreprises qui ont obtenu du spectre de fréquences pour déployer des services mobiles de future génération, Network Research Belgium SA fait figure d’intrus. Elle ne s’adressera qu’aux entreprises, sur la bande assez sensible des 3.600 MHz.

S’il perdure encore beaucoup de mystère autour de la manière dont NRB va exploiter sa récente licence 5G, quelques précisions ont tout de même été apportées ce matin dans un communiqué très succinct. Le fournisseur IT liégeois n’entrera pas sur le marché des particuliers. Son offre s’articulera autour de grands comptes professionnels dans l’industrie, la logistique, les hôpitaux, les villes intelligentes et les services publics. A cet effet, un laboratoire de démonstration sera inauguré le 24 juin prochain sur son site des Hauts-Sarts à Herstal.

La licence ainsi acquise coûte un peu moins de 11 millions d’euros pour 20 MHz sur une vingtaine d’années. En terme de capacité, c’est très nettement moins que ses comparses que sont Proximus, Orange, Telenet et Citymesh. Autre particularité : NRB a choisi spécifiquement et uniquement la bande des 3.600 MHz. Il y aura cependant encore du spectre à aller chercher plus tard dans les 1.400 MHz. Mais cela soulève tout de même quelques interrogations. Si cette « haute » fréquence est très performante, elle aussi particulièrement sensible aux obstacles. On peut donc imaginer que NRB va se concentrer sur l’internet des objets et sur des applications relativement peu gourmandes en données, qui ne nécessitent pas du temps réel.

Avec quel réseau ?

Car si NRB souhaite être compétitif avec ses concurrents qui, eux, auront le loisir de s’étendre sur toutes les fréquences avec des blocs très confortables (notamment de 100 MHz dans la bande des 3.600 MHz), il faudra nécessairement planter beaucoup d’antennes. L’opérateur n’a pas dévoilé sa méthode pour construire son réseau physique mais il bénéficie de quelques avantages en tant que nouvel entrant sur ce marché. Le partage de sites d’émission est privilégié et le roaming interne (par les opérateurs dits puissants, càd tous) pourra offrir une couverture nationale immédiate.

Le scénario de la quatrième licence 3G, octroyée à l’époque à Telenet et Voo mais utilisée uniquement comme moyen de pression, est probablement exclu. A n’en pas douter, le développement de la 5G par NRB sera intrigant. Car l’entreprise a clairement les moyens (et les compétences en interne) de ses ambitions.