SI là où la fibre est disponible, il n’est plus possible de souscrire à un abonnement DSL, Proximus passe désormais à l’étape suivante en démontant ses paires cuivrées. A Bruxelles, par exemple, le Boulevard Anspach a été totalement délesté de cette infrastructure devenue inutile. Le processus est encadré par l’IBPT. Des exceptions sont prévues mais elles seront rares et devront être dûment documentées.

C’est un chantier titanesque auquel s’attaque Proximus. Apporter la fibre à 95% des points de connexion belges pour 2032 induit indubitablement des investissements conséquents. L’opérateur ne compte pas alourdir la facture avec le maintien d’un réseau qui s’avèrera caduque. C’est pourquoi, avec l’accord du régulateur belge, une procédure très claire a été rédigée : dès qu’un quartier est totalement équipé avec la fibre, la mise hors service du cuivre débute. Bien entendu, il ne s’agit pas de débrancher le DSL dans la seconde. Des délais minimum sont à respecter pour laisser le temps aux clients et aux opérateurs alternatifs de migrer. 

No sell, no service

La première étape consiste à informer l’ensemble des clients d’une zone qu’ils peuvent désormais basculer vers la fibre. A ce moment précis, Proximus cessera la vente des abonnements cuivre au sein de l’entité. Ce no sell ne s’applique pas immédiatement aux prestataires qui exploitent l’infrastructure de Proximus. Ils ont quatre ans pour s’y conformer. Toutefois, dans les faits, il devient rapidement impossible de contracter une connexion DSL là où une unité de vie a été migrée. Rien de bien neuf à l’horizon.

Ce qui est nouveau, c’est l’introduction du délais pour le no service. En effet, Proximus maintiendra le cuivre cinq ans là où la fibre optique a été déployée (FTTH). Au cours de l’année 2023, une dizaine de zones seront concernées, après quoi la vitesse de mise hors service va augmenter à partir de 2024. Les points de livraison seront prévenus un an avant la coupure nette et définitive. Les opérateurs alternatifs seront, eux, alertés deux ans avant l’arrêt du cuivre.

Il existe, par ailleurs, toute une série d’exceptions ainsi qu’une possibilité de mise hors service anticipée. C’est le cas, par exemple, lors de travaux de voirie où Proximus doit intervenir en tant que concessionnaire. L’opérateur aura l’autorisation d’abandonner le cuivre dans des délais particulièrement raccourcis afin, notamment, de ne pas devoir rouvrir la voirie ou le trottoir fraîchement construit. Même remarque si toutes les unités résidentielles de chaque opérateur ont souscrit à un abonnement fibre dans une zone définie.

Dans les scénarios qui iraient dans le sens contraire, c’est-à-dire un allongement des périodes de no sell et no service, citons le cas des syndics d’immeubles réticents et des coûts de travaux jugés trop importants pour le client final. Cependant, il reste tout à fait à la portée de l’entreprise de procéder à l’arrêt du service si elle juge que certains critères ne sont pas rencontrés. Bref, toute résistance est vaine.

Quid du prix des abonnements ?

Certes, dans son communiqué, l’IBPT n’évoque pas le souci de la différence de prix entre le DSL et la fibre. S’il ne s’agit pas du même niveau de performance, bon nombre de clients se satisfont aisément d’une ligne DSL à 100 mbps. Un Flex S débute à 81,99 euros par mois tandis qu’un Flex Fiber S s’élève à 86,99 euros par mois. Les consommateurs peu exigeants ont le choix : partir vers le câble coaxial ou vers les filiales low-cost telles que Scarlet ou Mobile Vikings (qui promeut très étonnement le cuivre). Mais dans ce cas, il faudra aussi, tôt ou tard, passer à la fibre optique. Reste la solution Tadaam 4G, nettement moins performante mais aussi bien moins onéreuse. Avant de passer à la 5G pour laquelle une augmentation de tarif sera indéniable…

A noter par ailleurs : l’IBPT précise, de manière involontairement humoristique, que les câblo-opérateurs ne sont pas concernés par cette communication. Ce qui confirme le peu d’empressement de Telenet, d’Orange et de Voo de concurrencer Proximus sur le FTTH.

  • Le document reprenant la procédure au complet sur trouve sur le site de l’IBPT.