Aujourd’hui, « le consommateur belge paie près de 2 fois plus cher sa connexion internet par rapport à ses voisins européens. » L’association de défense des consommateurs Test Achats lance une pétition en ligne. Objectif : sensibiliser le consommateur (et le politique) à l’absence de saine concurrence sur le marché de la connectivité à Internet et… faire pression pour une baisse des prix significative.

Sous l’intitulé « La fin des monopoles : mode d’emploi », Test Achats explique qu’une pression de l’organe régulateur ne suffira pas. Pour l’association, Belgacom doit être scindé en deux sociétés (un opérateur et un gestionnaire de réseau, à l’image des secteurs de l’électricité et du gas). Quant au câble, il ne pourra échapper à remise à plat du secteur : « Les opérateurs alternatifs doivent pouvoir faire usage du réseau des câblo-opérateurs régionaux. »

Le constat est sans appel, Belgacom et Telenet sont les plus chers : ils « ne comptent pas baisser leurs prix. Bien au contraire, ils les maintiennent artificiellement hauts. On pourrait penser que les tarifs internet diminuent vu la baisse du prix par Mbps ces dernières années. Mais l’augmentation de la vitesse de téléchargement (de 4 à 12 Mbps chez Belgacom, de 10 à 15 Mbps chez Telenet) ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt à savoir une stagnation du prix final payé par le consommateur. »

Le combat s’étend au Triple Play – forcément -, parce que « ce secteur souffre d’un manque total de concurrence » : « le consommateur a seulement le choix entre son câblo-opérateur ou Belgacom. Le réseau de Belgacom est mis à disposition des autres opérateurs, mais l’entreprise publique demande des sommes toujours plus élevées pour son utilisation. »

La pétition

    Aujourd’hui, le consommateur belge ne peut plus se passer d’une connexion internet. Chercher de l’information, acheter et vendre des produits et même consulter le solde de son compte en banque deviennent des activités régulières sur le web.

    Depuis des années, Test-Achats tape du poing sur la table et met en lumière les problèmes récurrents sur le marché de l’internet. Absence de concurrence saine, mainmise de l’Etat sur Belgacom, manque de poids de l’organisme chargé de veiller à la régulation du marché sont des exemples de problèmes qui empêchent la population belge de bénéficier de tarifs internet abordables.

    Tout d’abord, le marché de l’internet haut débit n’est absolument pas libre en Belgique. D’une part, l’ex-opérateur historique Belgacom détient plus de 80 % du marché de l’ADSL. L’opérateur dominant n’éprouve donc aucune difficulté à garder le secteur sous sa coupe, tout en se permettant des prix prohibitifs. D’autre part, les câblo-opérateurs, où les pouvoirs publics dominent, se trouvent en situation monopolistique où chacun occupe une position écrasante sur sa partie de réseau. Cette situation a mené à un duopole où Belgacom et Telenet détiennent ensemble plus de 80 % des connexions internet en Belgique. Inacceptable dans un marché censé être concurrentiel !

    Ensuite, avec 53,5 % d’actions dans Belgacom, l’Etat lui-même a une lourde responsabilité dans l’absence de concurrence. En effet, cette participation lui rapporte, bon an mal an, quelque 300 millions d’euros. On peut donc regretter ici le double jeu de l’Etat n’ayant aucune vraie volonté de faire baisser les tarifs au vu des dividendes récoltés.

    Aujourd’hui, au vu de ces problèmes, le consommateur belge paie près de 2 fois plus cher sa connexion internet par rapport à ses voisins européens. Cette situation doit cesser ! C’est pourquoi Test-Achats vous lance un appel afin de mobiliser l’opinion publique et le monde politique pour que les consommateurs belges bénéficient enfin de tarifs internet plus avantageux.

    Les réseaux câblés doivent être ouverts à la concurrence. Belgacom doit être séparé entre un gestionnaire de réseau indépendant et les activités commerciales afin que tous les opérateurs soient considérés sur un même pied.

Lien : www.test-achats.be/internetropcher