Sous les bannières « open » et « smartphone for all », Samsung officialisait ce mercredi BADA, son propre système d’exploitation évolué, devant industriels et journalistes réunis à Londres. De l’aveu général, le scepticisme des observateurs est palpable devant ce qui est pourtant projet bien pensé et ambitieux.

Le deuxième fabricant mondial mobiles dans le monde s’était éparpillé dans une stratégie multi-OS complexe. Aujourd’hui, il a soif de maîtriser toute la chaîne, à l’image de ses concurrents Apple, Nokia, Palm et RIM. BADA sera donc la réponse de Samsung au marché. Il devrait équiper ses terminaux dès la mi-2010. Jusqu’à nouvel ordre, Android et Windows Mobile continueront d’équiper une partie de la gamme. De quoi assurer une transition, certes risquée, vers un marché encore peu exploité, celui des « smartphones pour tous ». Pas un mot par contre sur Symbian, lequel fait office de « boulet » désormais sur sa feuille de route.

Hosoo Lee, responsable de la division Media Solution Center de Samsung, croit en son destin : « Je pense que Samsung va devenir un véritable leader dans le secteur du mobile, en offrant aux consommateurs le choix au sein d’une vaste gamme de smartphones. »

Face à un accueil « cynique », sortir la planche à billets

BADA (océan en coréen) est un système d’exploitation ouvert basé sur un noyau Linux, destiné exclusivement aux futurs « non-smartphones » – souvent appelés « feature phones ». L’OS est optimisé pour le web mobile, les jeux et disposera d’un kiosque de téléchargement d’applications pour les éditeurs tiers (Samsung Applications). Ce n’est pas un hasard : il se met en concurrence directe avec les systèmes d’exploitation pour smartphones traditionnels.

Les éditeurs vont-ils se précipiter ? Rien n’est moins sûr. Aujourd’hui, ces derniers sont déjà bien sollicités par d’autres sirènes (et pas seulement l’iPhone). Citons RIM, Palm, Windows Mobile, Symbian et, bien entendu, Android. Interrogé par l’agence Reuters, Ben Wood, directeur d’études chez CCS Insight, ne cache d’ailleurs pas son scepticisme : « Les développeurs et les opérateurs vont réserver à Bada un accueil cynique et Samsung devra travailler dur pour gagner une position de choix. »

Quelques noms sont déjà sortis du chapeau de magicien de Samsung : plusieurs ténors sont déjà partenaires de l’aventure Bada, à commencer par Twitter. Citons également Skyfire, Yahoo, Shozu, The Weather Channel, Capcom, EA, Gameloft et Blockbuster, ce qui permet de penser qu’une attention particulière est réservée aux services web d’une part et aux jeux de l’autre.

Le constructeur a compris qu’il convenait de mettre un peu d’argent sur la table pour attirer les vocations : 2 700 000 dollars US seront partagés entre les meilleurs développeurs, à l’occasion d’un concours lancé hier, dont un « grand pix » de 300 000 USD. De bonne guerre : RIM et Google (Android) sont aussi passés par cette case-là pour susciter l’intérêt.

Engadget Mobile assistait ce jeudi à la présentation officielle de Bada à Londres. Le blog publie d’ailleurs une série de photos et vidéos de l’événement.

Un noyau Linux entouré des « raffinements » Samsung

Techniquement, Bada – basé sur un noyau Linux, comme Android, WebOS et LiMo – sera utilisé avec le système Samsung Handset Platform, celui qui équipe déjà le Samsung Jet. Il sera complété par l’interface TouchWiz 3.0, que le constructeur décline à toutes les sauces, en fonction de système d’exploitation.

L’OS promet d’être multipoints (Samsung préfère visiblement « multipoint touch »), équipé d’Open GL ES, Adobe Flash, et paré pour les services géolocalisés, liés aux réseaux sociaux (MySpace, Facebook, Twitter). Bada est optimisé pour les réseaux 3G et WiFi. Les terminaux seront tactiles, dotés d’un capteur de mouvements et d’une puce GPS. Les résolutions compatibles dans un premier temps sont les WQVGA et WVGA.

SDK et IDE sont à disposition des développeurs, gratuitement, sur une inscription.

Vidéos

Lien : www.bada.com

Avec Toolinux.com