Situation de flottement autour du géant finlandais qui tente d’apporter quelques réponses sur d’importantes zones d’ombre sur les systèmes d’exploitation, sur les univers de développement et sur certains partenariats.

Quelle étrange atmosphère plane sur Nokia et son futur dans l’industrie mobile. A Barcelone, Stephen Elop, président du fabricant, a diffusé quelques détails supplémentaires sur la manière dont l’intégration de la plateforme de Microsoft va modifier l’organisation et le développement de l’entreprise. Il n’est pas encore question de montrer un prototype ou de donner des caractéristiques techniques concrète de téléphones à venir. Tout au plus, on sait qu’il y aura peut-être un smartphone Nokia Windows Phone en fin d’année. Tout comme une version MeeGo. Mais sans confirmation. Car le constructeur entame sa phase de transition et on sent que beaucoup de décisions sont encore à prendre.

Sur le futur de MeeGo
C’est peu dire qu’Intel est déçu de la décision stratégique de Nokia. Pourtant, le développement du système d’exploitation se poursuit et se poursuivra même si un des partenaires quitte le navire. Comprenez qu’Intel est prêt à prendre ses responsabilités et a déjà communiqué sur des futurs produits. Stephen Elop a toutefois souligné que Nokia travaillait sur un smartphone MeeGo pour cette année. Mais cette information est perçue comme une tentative de maintenir un semblant de vie autour de Qt, la technologie qui fait tourner les applications sous Symbian et sous MeeGo.

Sur le futur de Symbian
Si le destin du système d’exploitation est scellé, on peine à croire que Nokia pense vraiment écouler 150 millions de smartphones Symbian. L’importante communauté de développeurs, particulièrement en colère, semble déjà se tourner vers d’autres plateformes. Mais ce sont avant tout les éditeurs d’applications populaires qui vont réfléchir à deux fois avant de consacrer un budget pour rester présent au sein d’un système sous respiration artificielle. Il s’agira également de convaincre les équipes internes de montrer l’exemple. Car les choses sont claires: les licences dont Nokia va devoir s’acquitter pour installer Windows Phone impliquent des économies dans les départements de développement internes.

Sur la galaxie Ovi
Peu s’en souviennent mais il est amusant de relire les quelques mots diffusés il y a quelques mois lors du partenariat entre Nokia et Yahoo!. A cette époque, déjà, il était question de trouver un moyen de maintenir Ovi en vie. Désormais, c’est l’écosystème Microsoft qui est privilégié. Hormis les Cartes, il faut avouer que Nokia a essuyé quelques échecs cuisants comme NGage et Ovi Music (et Comes With Music). Il reste toutefois des millions d’utilisateurs d’Ovi Mail. Seront-ils transférés vers la galaxie Live de Microsoft ?

Bref, la transition est entamée mais il reste encore bon nombre de points à régler. Vu la manière dont les négociations ont été menées et la confidentialité extrême qui a plané sur les dernières décisions en date, il semble que la vaste majorité des employés de Nokia ont appris la nouvelle en même temps que nous. Le choc doit d’abord être encaissé puis le futur, envisagé. Il semble clair que Nokia va passer deux années sous tension et va probablement devoir accepter de perdre encore des parts de marché pour se relever ensuite.