Déçu d’Apple ? Achetez un iPhone 5 !
Malgré une très relative déception au sein de la communauté technologique, les adeptes de la marque de Cupertino rechignent à envisager de quitter le navire malgré une concurrence qui met le paquet.
Windows Phone, BlackBerry ou, pire, Android. Un vocabulaire qui dérange et agace ceux qui laissent leur poche de jeans au dieu Apple. Prendre le risque de changer ses habitudes et opter pour une autre plateforme n’est pas chose aisée, même si le nouvel opus iPhone coûte une fortune et qu’il n’apporte pas cette plus value habituelle, l’écosystème cohérent et efficace ainsi que l’expérience d’utilisation induisent un sentiment d’appartenance fort. Malgré les efforts innombrables de Nokia, de Samsung, de Sony ou de HTC, l’iPhone 5 risquent à nouveau de leur faire de l’ombre. Cela n’empêche pas le fanboy de regarder, avec une nouvelle curiosité, les vitrines d’en face.
Quelle plateforme capable de séduire les déçus d’Apple ?
La question n’est pas de quitter ou non l’univers de la pomme croquée mais existe-t-il une alternative suffisamment aguichante pour provoquer une migration de masse ? La réponse est évidente. Non.
BlackBerry est mort. Dans son état actuel, l’entreprise canadienne perd des parts de marché et malgré du matériel intéressant, les carences de BlackBerry 7 sont tellement flagrantes qu’il est difficilement envisageable de convaincre un iFan. Le clavier complet, le cryptage, la compression des données, l’intégration sociale poussée sont autant d’arguments positifs. Mais le kiosque particulièrement pauvre ainsi qu’une expérience tactile rébarbative vont provoquer l’ennui et quelque peu d’urticaire chez des consommateurs habitués à une offre applicative débordante et une réactivité exemplaire. BlackBerry 10 est plein de promesses. Mais BlackBerry 10 est pour 2013. Au mieux.
Windows Phone creuse une brèche. Cette plateforme mobile propose une philosophie disruptive, un concept novateur, installé sur du matériel d’une qualité équivalente, si pas supérieure à l’iPhone. La recette peut donc évidemment attirer les portefeuilles dévolus actuellement à Apple. Nokia a très bien travaillé et fournit des services gratuits très soignés. Mais il y a des noms qui, par principe, sont bloquants. Microsoft. Windows. Pas besoin d’aller plus loin malgré des Lumia à venir très séduisants. Le marketplace se remplit encore trop lentement et la synchronisation avec des services comme Hotmail et Skydrive reste probablement trop ringard.
Android trop prolétaire. Quand on a l’habitude d’utiliser un produit de luxe, basculer vers la plateforme du peuple n’est pas chose aisée. Malgré une dernière version justement peaufinée pour les utilisateurs exigeants et dotée de fonctionnalités enthousiasmantes, il est exclut de verser un euro à l’ennemi juré Samsung. Reste donc les autres. Sony semble le plus à même de charmer mais son catalogue pléthorique peut semer la confusion et les hésitations sur les mises à jour effraient des consommateurs qui passent une nuit blanche pour télécharger et installer les derniers opus d’iOS. HTC et LG peuvent tirer leur épingle du jeu mais ces marques manquent probablement d’un côté sexy. Bref, si Google veut séduire, il doit multiplier les appareils Nexus. Et Nexus, pour le moment, on confie cette gamme à Samsung. La boucle est bouclée.
iEtre ou ne pas iEtre !
Malgré une kyrielle d’arguments techniques favorables, des démonstrations convaincantes, un utilisateur d’iPhone va probablement se porter vers l’iPhone 5 pour des raisons très simples et particulièrement philosophiques: un confort d’utilisation, une certitude de retrouver une expérience d’utilisation connue et appréciée, de conserver ses applications fétiches, de transférer, par exemple, son contenu musical sans souci via iCloud et de, certainement, continuer à pavaner avec une pomme. Car acheter Apple n’est pas innocent. On appartient à un monde. Faire le pas vers l’iWorld est souvent à sens unique.
Dommage car la concurrence à de quoi séduire les vrais geeks. A un prix nettement plus abordable. Android et Windows Phone peuvent donc encore convaincre les utilisateurs d’iPhone qui utilisent trop peu de fonctionnalités avancées. Si les fanboys n’ont pas encore cassé leur tirelire, il reste quelques mois pour commencer à placer le doute au sein d’une communauté très attachée à Apple. Google a commencé un long processus pour corriger des soucis structurels comme un manque de fluidité et le souci des mises à jour. Microsoft doit encore sortir Windows Phone 8 qui devrait définitivement installer l’écosystème dans l’industrie. Le succès du Galaxy S3 doit inspirer.
L’iPhone 5 est donc décevant. Mais pas encore suffisamment pour créer une rupture massive. On ne quitte pas une religion si facilement. Acheter Apple reste une philosophie, un acte engagé plus que l’achat banal d’un objet. Même le remplacement des Maps de Google par celles ratées d’Apple est pardonné. Il est donc essentiel qu’en face, on s’installe sur des principes fondateurs encore plus forts. Une expérience cohérente, des fonctionnalités utiles et efficaces. Mais comment va faire Google avec autant de surcouches Android et des versions si éparses ? Comment Microsoft ne va pas retomber dans ses travers alors que l’abominable SkyDrive est inévitable ? Comment BlackBerry va casser la baraque avec autant de retard ?
Le plus drôle, c’est de voir tous ces possesseurs d’iPhone 4S qui n’en peuvent plus d’attendre le 5. Tout ça pour une rangée d’icônes en plus…
Très bon article.
La puissance de l’iPhone reste son design et sa qualité de fabrication mais à quel prix… En effet, j’en ai eu un aussi… Il est tombé une fois et caput… Bien sûr la garantie n’a pas fonctionné…
Je suis passé vers Android et j’ai pu tester les évolutions. Et quelles évolutions… Jelly Bean est vraiment extra.
Il faut avouer, les androphones sont beaucoup moins élégant mais contrairement à l’iPhone, mon Galaxy S est tombé au minimum 15 fois sans avoir aucunes séquelles…
Ici, je pense me tourner vers Windows Phone 8 avec le Lumia 920…
Malgré le fait que j’apprécie Android, l’iPhone reste tout de même pour moi un objet de « désir »… Je pense que cela est dû aux publicité et au fait que « tout » le monde en a un… Effet de masse…
C’est tout le génie d’Apple… Les autres peuvent toujours courir pour faire rêver. On est bon en marketing ou on ne l’est pas.
Si je reste chez Apple c’est clairement pour ne pas perdre mes apps, pour le confort/intégration et par inertie au changement…
Si je devais changer demain pour la concurrence ce serait Nokia Lumia 920 sans aucunes hésitations. C’est pas faute d’avoir passé du temps sur Android mais ça passe vraiment pas (avant mon 4S j’ai d’ailleurs longuement hésité sur le SII et sur le Nexus, rien a faire, que ce soit Samsung ou pas, c’était bien l’OS qui ne me plaisait pas).
Mais bon, l’iPhone 5 sans (r)évolutions majeures est quand même un excellent smartphone, un peu cher certe, mais pour quelqu’un qui veut s’acheter un mobile pommé aujourd’hui je me vois mal lui conseiller le 4S… Et quand on regarde les différences entre chaque versions d’iPhone il ne s’agit à chaque fois que d’évolutions en fonction des technos disponible sur le marché, rien de nouveau, à croire qu’à chaque fois on tombe des nues dés qu’un iPhone sort, ça à toujours été pareil sauf pour le premier….
« Même le remplacement des Maps de Google par celles ratées d’Apple est pardonné » : Absolument pas d’accord ! Personne leur pardonne ça, suffit d’aller lire les commentaires sur Macrumors ou 9to5mac pour s’en rendre compte ! Mais c’est pas pour autant que ça va faire changer les gens de plateforme, GMaps arrive, celui d’Apple ne peut que s’améliorer, bref on aura rien perdu (surtout si Google fait comme pour YouTube, mieux qu’Apple quoi).
Effectivement Sgrol. Je ne savais pas comment formuler efficacement le fait que même si les utilisateurs d’iPhone n’aiment pas les nouvelles cartes, ils sont prêts à attendre qu’Apple les améliore sans broncher.
» On est bon en marketing ou on ne l’est pas. »
C’est plus fort et insidieux que cela. On me faisait une réflexion intéressante la semaine dernière: « Moi je suis bien sur iTunes. » Comme naguère le Win32 fut la norme en matière d’informatique, l’écosystème iOS conjugué à un marketing d’enfer sont des ingrédients difficiles à contrer pour les concurrents.
Qui peut, en face, se targuer de disposer d’un système d’identifiant unique (iTunes ID), d’apps, de musique, de vidéos, de livres électroniques, d’un système de sauvegarde et surtout d’une maîtrise totale du hardware/software? RIM? Plus vraiment. Amazon, sans doute, mais pas chez nous. Même Samsung sous-traite ces éléments (musique, vidéo) pour créer une soupe pas possible au niveau de l’UI et des services.
Dans le monde Android, lorsque j’achète un smartphone de marque LG ou Sony, combien de temps dois-je patienter avant de bénéficier des mises à niveau de l’OS? Et au nom de quoi?
Pour l’instant, la seule réponse un peu cohérente et originale, c’est Windows Phone 7/8, mais, comme le souligne Laurent, le poids de la marque Microsoft n’est pas évident à porter, malgré les efforts de cosmétique et une logithèque de plus en plus convaincante (il en manque vraiment peu pour arriver au niveau des deux autres).
RIM dispose encore d’une belle carte à jouer avec BB10, mais les multiples retards et déclarations, couplés à une puissance (commerciale, marketing, R&D) moins importante que ses concurrents, rendent les choses compliquées à moins d’un renfort industriel autour de son OS.
L’air de rien, comme Apple peaufine sans révolution OS X depuis Snow Leopard, la société peut tranquillement peaufiner iOS et l’iPhone, dans un marché particulièrement désorganisé, sans réel concurrent sur le même terrain. L’iPhone 5 n’est probablement pas le terminal le plus innovant de la fin 2012, mais qu’importe? Il est une fois encore travaillé (taille, poids, finesse, composants) pour améliorer un modèle qui génère des millions de vente sans réel effort. Et cela paie.
C’est à se demander pourquoi et comment – en dehors de Nokia ? -, nul autre acteur n’a vraiment compris que cette attention aux détails, aux services, au consommateur, est ce à quoi les consommateurs s’accrochent.
C’est si justement dit!
C’est le point de vue le plus juste et le plus intéressant que j’aie lu sur l’iPhone 5 jusqu’à présent. Bravo!
Excellent article, excellents commentaires!
@Cedric : la réponse limpide à l’article de Laurent. J’ajoute une petite réflexion sur WM : c’est se foutre du monde de ne pas autoriser la mise à jour de WM7 vers WM8 sur des Nokia sortis il y a à peine 1 an.
Mais bon, l’histoire (de Sony par exemple) montre que l’on ne peut rester au sommet indéfiniment. Et quelque chose me dit, que le futur concurrent d’Apple n’est pas dans la liste de ceux à qui on pense aujourd’hui. Un jour, un acteur que l’on attend pas du tout va révolutionner cet écosystème comme l’a fait Apple en 2007. C’est ce qui est fascinant dans ce secteur.
Perdo, je cherche une alternative a mon vieux iPhone mais je ne trouve pas ;(
Le design des lumia est a souligner chez Nokia!