La mise aux enchères du spectre d’ondes électromagnétiques autorisant les services téléphones de prochaine génération est désormais enclenchée. Les opérateurs pourront activer leurs antennes compatibles cet été. Quid de la coentreprise entre Proximus et Orange ?

Voilà ! La procédure a enfin débuté. A partir d’aujourd’hui et jusqu’au 16 février, les entreprises intéressées ont le loisir de déposer un dossier de candidature auprès de l’IBPT pour obtenir l’autorisation de vendre des produits 5G. Les licences couvrent l’ensemble des plages électromagnétiques compatibles : 700 MHz, 900 MHz, 1400 MHz, 1800 MHz, 2100 MHz et 3600 MHz. Hormis une notable : celle des ondes millimétriques. Dans un premier temps, il ne sera donc pas possible de fournir des points d’accès ultra performants par quartier. Une excellente nouvelle pour les électrosensibles.

Autre fait remarquable : deux entreprises disposent déjà d’une autorisation d’émettre dans les 3600 MHz. Il s’agit de CityMesh et de Gridmax qui ont tenté l’expérience (ratée) du Wimax. Elles n’exploitant leurs blocs que dans quelques communes belges et pour des services bien spécifiques. L’arrêté royal prévoit la poursuite des opérations au moins jusqu’en 2025.

Le prix des licences, qui seront valables une vingtaines d’années, dépend de la quantité de spectre demandée. Par exemple, dans les 3 GHz, la Belgique demande 10.000 euros par an et par MHz. Un opérateur 5G a besoin idéalement de 100 MHz. Comme il s’agit d’enchères, les entreprises peuvent évidemment gonfler leur offre.

Aucune surprise…

Certes, l’IBPT laisse de l’espace pour l’arrivée d’un quatrième opérateur. Mais, comme c’était le cas lorsque la 3G et la 4G sont apparues, il est évident que les trois opérateurs historiques obtiendront leur licence 5G. Au prix minimal. Il existe de la place pour un quatrième opérateur, certes. Mais c’est davantage du côté de MWingz, la coentreprise entre Proximus et Orange, qu’il reste un mystère. En effet, l’objectif de cette joint venture est toujours d’établir un réseau mobile commun pour ses deux parents. Elle ne pourra pas détenir deux licences mais aura bien besoin de la capacité offerte par deux autorisations pour déployer les services 5G auprès d’autant de clients.

Cette semaine, la section B2B d’Orange a publié une vidéo sur l’amélioration continue de son réseau programmée pour les prochaines années. Voilà qui jette un peu de brouillard sur l’état d’avancement du projet MWingz.

Enfin, la manière dont est organisée la mise aux enchères permet également à de petits acteurs d’acheteur quelques blocs d’ondes nationaux pour éventuellement des services orientés vers les entreprises.

Renouvellement 2G et 3G

Par ailleurs, l’IBPT renouvelle les licences 2G et 3G obtenues par Proximus, Orange Belgique et Telenet. Sur ce point également, il sera peut-être tentant pour l’un d’entre eux de laisser tomber la 2G. Même si elle remplit encore de nombreuses missions, le prix à payer signifie qu’elle ne sera plus très rentable. D’autant plus que la 5G sous les 900 MHz pénètre mieux les bâtiments et franchit davantage d’obstacles. Et les communications entre machines, souvent effectuées par des cartes SIM 2G, basculent de plus en plus vers d’autres protocoles. Bref, dossier à suivre !

La prochaine date à retenir est le 16 février, date à laquelle tous les candidats auront rendu un dossier. L’IBPT se donne jusqu’en juin pour prendre une décision. Davantage d’informations se trouvent sur le site spécial auction2022.be. Avec, notamment, les arrêtés royaux parfois très riches en détails supplémentaires.