Et Linux mobile ? A-t-il convaincu à Barcelone ? Difficile de s’y retrouver à vrai dire. D’un côté, Android, le système de Google, grand absent du Congrès. De l’autre, WebOS de Palm, qui attire toutes les convoitises par son interface avancée et ses innovations technologiques. Mais aussi LiMo, qui n’a visiblement pas dit son dernier mot. Enfin, difficile de passer à côté du – déjà maintes fois reporté – Nüvifone de Garmin et Asus. Panorama.

WebOS de Palm

Pour jouer dans la cour d’Apple, on peut faire confiance à des anciens salariés de Cupertino. Ainsi, en embauchant Jon Rubinstein, ancien concepteur de matériel chez Apple, on utilise les recettes qui marchent et qui font mouche. Palm en avait besoin.

C’est est donc terminé pour ce bon vieux PalmOS, avec lequel Access se débrouillera. Le CEO de Palm ne voit que deux solutions d’avenir pour sa marque, Web OS et Windows Mobile. Access Linux Platform est à la corbeille : on ne regrettra, sans doute, que sa promesse de rétro-compatibilité avec les – de plus en plus obsolètes – applications Palm. Que de temps perdu.

WebOS a fait forte impression en dévoilant tout simplement de nouvelles fonctions comme son affolant calendrier intelligent. Fluide, inventif, intégré à son époque, le système d’exploitation suscite l’intérêt, tout comme l’iPhone en son temps. Son interface est bien pensée, humanisée, véloce et… simple.

L’OS Mobile maison de Palm n’est rien d’autre qu’un noyau Linux autour duquel se greffent une interface graphique épurée et des technologies web comme XHTML, CSS, Flash.

S’il est un « Linux » qui aura marqué ce début d’année, c’est bien celui-là, que Palm tente d’ailleurs de faire oublier derrière une nom de système d’exploitation génial, où tout est dit : « WebOS ». A quoi bon montrer ses entrailles quand la plastique suffit à éblouir ?

LiMo n’a pas dit son dernier mot

Ce sont rien moins que neuf nouveaux téléphones Linux qui ont été annoncés cette semaine à Barcelone, principalement pour le marché asiatique. Leur point commun, c’est LiMo, le système d’exploitation Linux mobile.

Le système équipera cette année une dizaine de terminaux NEC et Panasonic, deux marques très absentes du marché européen. Jusqu’ici, seul Motorola avait proposé, avec un succès aussi mitigé que sa forme sur le marché, des combinés sous LiMo. Aux dernières nouvelles, Motorola avance vers Android et Windows Mobile uniquement.

LiMo a également annoncé que cinq groupes, Aromasoft, CasioHitachi Mobile Communications, Marvell, Opera Software et Swisscom avaient rejoint la fondation. Elle compte désormais 55 membres. De son côté, l’Open Handset Alliance de Google en regroupe… 47. C’est qu’être partenaire ne signifie pas grand chose en soi. Regardez Samsung et LG, eux aussi alliés à LiMo : ils ont décidé de ne pas sortir de terminaux sous ce système d’exploitation pour l’instant.

On aurait imaginé un déluge d’Android

On aurait imaginé un déluge de terminaux sous Android, le grand Linux qui doit faire peur au reste du marché. Finalement, seul HTC s’est risqué à des annonces somme toute décevantes. D’un côté, le HTC Dream – un simple G1 à la sauce européenne -. De l’autre, comme nous l’évoquions ce matin dans nos colonnes, le HTC Magic, un G1 sans clavier physique.

Asus avait promis ses EEE Phones. Ils sont reportés sine die.

Sony Ericsson aurait pu se lancer dans l’aventure Android : le constructeur semble pour l’instant se réfugier derrière la bannière Symbian Foundation. Un système aussi éprouvé que Symbian, lui aussi opensource, derrière lequel on retrouve des constructeurs comme Samsung et Nokia, est forcément une piste sérieuse et un vivier d’applications et services à valeur ajoutée.

La surprise eût pu venir de Motorola, l’ancienne gloire de la téléphonie mobile américaine. Pas une seule annonce à Barcelone. Ce que l’on peut comprendre d’Apple – dont la politique consiste à snobber ce genre de rassemblement populaire -, ne s’applique pas à des sociétés en péril comme Motorola. Gageons que d’autres salons viendront redorer son blason, rapidement.

Android ne semble pas encore prêt pour le grand soir, mais il est inutile de se voiler la face. Il est une arme redoutable et peut-être simplement une bombe à retardement pour le marché.

Le Nüvifone de Garmin et Asus

Linux équipe déjà de nombreux GPS de voiture – chez Garmin comme chez Tomtom -. Pourquoi ne pas en équiper un téléphone GPS ? Présenté cette semaine à Barcelone, le Nuvifone confirme son utilité première, la fonction de GPS intégrée à un téléphone tactile.

Doté d’un écran de 3,5 pouces et d’une résolution de 272×480 pixels, le G60 est équipé d’un système Linux qui semble peu évolutif, contrairement au modèle sous Windows Mobile présenté également à cette occasion (le M20).

L’appareil est équipé d’une mémoire de 4 Go, dont la moitié environ se voit occupée par les cartes routières européennes – qu’il est possible de mettre à jour -. Un porte Micro-SD permet d’ajouter jusqu’à 16 Go (pour l’instant).

Son interface est fluide et l’accéléromètre permet de basculer en mode portrait pour une meilleure lisibilité des cartes. Un appareil photo de 3 Mpx est également du voyage, permettant de géolocaliser les photos prises. Plusieurs services télématiques sont fournis grâce à des partenaires, allant de Panoramio pour les photos à la météo en passant par les horaires de vol, les événements culturels locaux et les informations touristiques. Bref, un compagnon de voyage avant tout.

Sa sortie ? Ce semestre. C’est tout ce que l’on sait…

Cedric GODART

Avec Toolinux.com