Les trois principaux réseaux restent très discrets. Mais un quatrième pourrait leur voler la vedette dans la capitale belge. En effet, b·lite a déjà introduit ses demandes de permis d’urbanisme.

Certes, la 4G a quelque peu monopolisé les attentions dans le segment de la téléphonie mobile à Bruxelles. Si Proximus, Mobistar et Base, qui ont par ailleurs reçu un appui inattendu et surprenant de l’IBPT, tapent des pieds et des poings, à juste titre, pour que la norme d’émission d’ondes soit assouplie, un concurrent pourrait bien surprendre tout le monde. En effet, b·lite, l’ancien Clearwire toujours actif en solutions de connexions mobiles à internet via une variante du Wi-Fi (Wimax), n’est pas concerné par ces limitations. Et son réseau 4G ne serait pas loin d’être opérationnel. Lui qui était prévu pour fin 2012 souffre visiblement des lenteurs de l’administration bruxelloise.

Concrètement, le souci pour les trois opérateurs mobiles nationaux n’est pas foncièrement les 3 volts par mètre décrétés par le Ministère de l’Environnement mais l’aspect cumulatif de la norme. Ils doivent donc partager cette limite entre toutes les technologies employées. Et puisqu’ils émettent dans l’ensemble des paquets de fréquences en 2G et 3G, l’ajout de la 4G les force à diminuer la puissance des précédentes techniques ou à supprimer une bande. Ce qui reviendrait évidemment à se tirer une balle dans le pied.

La Ministre Huytebroeck avait un moment suggéré la suppression de la 2G, libérant ainsi de l’espace et de la capacité en 3G et permettant ainsi suffisamment de puissance pour la 4G. Toutefois, ces dernières sont nettement moins perçantes. De très nombreuses zones blanches seraient ainsi apparues. La 2G en 900MHz reste, malgré son âge, un canal très usité pour la voix.

Bien loin de tous ces tracas, b·lite, lui, n’émet que sur les 2600MHz. Tant pour sa solution Wimax actuelle que pour la future 4G. Du coup, l’opérateur profite pleinement de la puissance d’émission mise à sa disposition, ce qui lui permet de déployer tranquillement son réseau de prochaine génération. On trouve, par ailleurs, des demandes de permis d’urbanisme aux quatre coins de la capitale. La 4G pourrait donc arriver à Bruxelles bien plus rapidement que prévu.

Un danger pour Belgacom, Mobistar ou Base ? Pas vraiment. Même s’ils se gardent de dévoiler ne serait-ce qu’un millième d’information à ce sujet, il est évident que les trois concurrents préparent déjà des sites d’émission avec du matériel prêt à exploiter les ondes 4G. D’autant plus qu’ils planifient un déploiement sur les ondes 1800MHz, ce qui amoindrit l’investissement puisque de nombreuses cellules compatibles sont déjà actives. Et les yeux attentifs de certains de nos lecteurs bien informés ont constaté quelques petits chantiers autour d’antennes stratégiques.

En attendant un geste politique, les opérateurs travaillent très discrètement. De quoi certainement rassurer les nombreux Bruxellois qui souhaitent rapidement la 4G. A moins que les discussions entre pouvoir et réseaux ne s’éternisent.

Avec l’aide de Jonathan Estevez.