Nos voisins français, habitués à coupler télévision et téléphone/Internet illimités à moins de 30 euros, ne doivent pas nous envier l’annonce du jour. Pourtant, chez nous, elle marque un tournant chez l’opérateur historique. L’offre internet de Belgacom est revue : les vitesses augmentées, les volumes doublés et l’illimité fait son entrée.

Telenet tient conférence lundi ? Pas de problème : Belgacom avait prévu ses annonces pour la fin février, elles seront avancées de quelques semaines. L’opérateur tente de devancer/suivre/doubler Telenet et laisse VOO dans le rétroviseur en dépoussiérant à la fois ses tarifs et les caractéristiques techniques des accès à Internet.

  • Start: quota de 2 Go (2mbps/256kbps) pour 18,9 euros par mois
  • Comfort: quota de 8 Go (12mbps/1mbps) pour 32,5 euros par mois
  • Favorite: quota de 75 Go (20mbps/1,5mbps) pour 42,9 euros par mois

Demi-surprise: une offre Intense propose du téléchargement à volonté pour 56 euros par mois et 20mbps de réception et 2mbps de vitesse d’envoi de données.

On attendait le 30 Mbps, théoriquement disponible en VDSL2.    Ce sera l’étape suivante.   Bonne nouvelle pour les férus d’émule-ries (ne nous voilons pas la face !), le dépassement des quota est moins cher: 5 euros pour 20 Go pour Favorite et 1 euro par Go pour les offres Start et Comfort.

Le premier mars, ces nouvelles offres seront appliquées à l’ensemble des clients Internet de Belgacom. Un courrier explicatif sera envoyé et il sera possible de changer de formule. Les packs double/triple play, avec télévision numérique gratuite, sont également impactés.

Ce mouvement est à la fois heureux pour le consommateur et symbolique. Il est une démonstration de flexibilité face à la menace du câble flamand.   La technologie utilisée par Telenet va permettre d’atteindre des débits de 100 Mbps (théoriquement 200 Mbps), ce qui sera compliqué à court terme pour le VDSL2 de Belgacom.   Reste à savoir comment les frères ennemis vont communiquer sur ce duel, qui s’annonce passionnant, au Nord du pays en tout cas.

Pas de risque à ce stade dans le Sud : aucun opérateur n’avance de solution triple play en dehors de VOO et Numéricâble. Numéricâble est un trouble-fête local, connu, observé, mais dont le pouvoir de nuisance est limité. Pour l’instant, VOO ne représente pas un danger. La consolidation technique est à peine terminée et l’image de marque doit encore être travaillée, même si l’on observe un mouvement positif.   Chez BeTV/VOO, on ne réagit pas dans la précipitation. On attendra sagement les annonces de Telenet lundi pour évaluer la nécessité d’évoluer.   Disons revoir le calendrier.    Be HD est prêt depuis 2006 : c’est dire si on aime prendre son temps.

Nul doute que le prochain terrain de bataille, la barrière psychologique – ou le tabou ? – du trafic illimité levée, sera le triple play. Numéricâble a montré la voie : 39 euros pour la télévision numérique, l’Internet 100 Mbps (40 GB de volume) et le téléphone national illimité (sans les artifices ridicules du Happy Time). VOO peut rapidement s’aligner : c’est une question de… volonté. L’une de ses armes les plus féroces reste Be TV, qui continue de jouir d’une image de marque intacte. Elle ne sera pas éternelle.

Et BASE ? Et Mobistar ? Et EDPNet ? Qu’en pensent-ils ? Une Livebox à 6 Mbps pour 25 euros par mois avec 35 GB de volume, fait désormais figure de… comment dire ? Ne disons rien, c’est mieux.

Laurent Redondo Sanchez et Cedric GODART