Les Néerlandais pourront choisir librement leur routeur dès ce vendredi. Satisfecit pour la VTKE, une alliance de fabricants européens d’équipements de télécommunications. Les fournisseurs d’accès ne pourront plus imposer un routeur précis à leurs abonnés, qu’on parle de fibre optique, de 4G/5G, de VDSL ou de câble. 

C’est déjà le cas en Finlande, en Allemagne et en Italie (mais aussi aux États-Unis pour le câble, notamment). Les Pays-Bas ont donc légiféré en faveur de ce que l’on appelle la liberté du choix du routeur. Elle entre en vigueur ce vendredi. Et pour cause : l’Union européenne s’est déjà prononcée en faveur de ce libre choix depuis 2015, avec le règlement 2015/2120.

Jusqu’ici, les fournisseurs d’accès prétendaient régulièrement que des raisons techniques et de sécurité empêchaient de pouvoir choisir son propre routeur ou modem, imposant des modèle précis, généralement bridés. Objectif : garder la main, bien souvent, sur le logiciel qui accompagne ces routeurs. Une simple recherche sur « problème BBOX3 » suffit bien souvent à comprendre que l’opérateur n’est pas toujours l’éditeur de logiciel le plus doué de sa catégorie. Demandez à Proximus d’utiliser un routeur alternatif, pourtant compatible : vous perdrez, dans l’opération, la possibilité de regarder la télévision numérique sur le décodeur Pickx. Pas mieux du côté de Telenet, VOO et Orange, où les modems câble sont imposés, alors même que la norme DOCSIS est… parfaitement standardisée. Seul Edpnet semble montrer plus de flexibilité en mettant en avant les Fritz!box d’AVM et d’autres routeurs compatibles. Ces derniers peuvent aussi être utilisés en fibre optique avec Mobile Vikings.

Et en Belgique ?

La liberté de routeur n’existe pas vraiment. Si certains modems (dont les fameuses Fritz!box d’AVM) sont acceptées sur le réseau cuivre et fibre de Proximus pour les abonnés Edpnet, le routeur reste largement imposé à l’abonné, sans la moindre transparence sur le coût engendré par cette location forcée. Toutefois, apprend-on aujourd’hui,  l’IBPT a publié en décembre « sa feuille de route pour 2022, qui prévoit notamment de lancer au premier trimestre 2022 une consultation publique sur l’utilisation de terminaux sur les différentes infrastructures de réseau (choix du routeur/routeur/CPE)« .

Selon nos informations, AVM (Fritz!Box) attend d’ailleurs avec impatience ces conclusions.  En décembre 2020, son Country Manager pour le BeNeLux, Gerrit Brugman, expliquait dans nos colonnes : « Nous commercialisons aujourd’hui des modèles adaptés au VDSL, mais aussi à la fibre optique, à la connexion internet mobile (4G, 5G) et au câble. En Allemagne, l’utilisateur a le choix. Cette entente (VTKE) avec 20 autres entreprises du secteur, c’est pour nous crucial : un marché ouvert favoriserait l’innovation. Autre défaut du modèle actuel : les opérateurs doivent bien répercuter le coût du modem sur la facture de l’abonné, ne soyons pas dupes. »