Dans la gamme Xperia de Sony Ericsson, le X8 se place judicieusement entre un X10 imposant et un X10 Mini très compact, tout en étant le moins cher. Pari réussi ?

Le fabricant nippo-suédois le répète à qui veut l’entendre: il vise la place de vendeur numéro un pour la plateforme Android. Il est donc obligatoire de produire un téléphone sexy, abordable et efficace.

La prise en main du X8 révèle deux choses: son occupation spatiale et son poids le font oublier dans une poche de pantalon, ce qui est devenu rare pour un smartphone. La qualité de fabricant est, elle, satisfaisante si on oublie que les coques arrières sont interchangeables et entraînent donc un certain jeu ou, plutôt, une impression de jeu. Parce qu’enlever le couvercle arrière demande une certaine dextérité. Le choix de la couleur blanche et des tons vifs est appréciable auprès d’une clientèle plus féminine. Le positionnement du X8 sur le marché est intelligent, c’est indéniable.

Si les trois touches inférieures répondent confortablement à la pression, il en est tout autrement pour la touche d’allumage trop intégrée et le connecteur microUSB dont la protection est ardue à enlever. La gêne est minime mais tout de même, l’effort sur ce point aurait été appréciable.

C’est beau dehors. C’est beau à l’intérieur ?
De manière surprenante, malgré la présence d’Android 1.6 et d’un processeur cadencé à 600Mhz, les premiers moments du démarrage se montrent très véloces et l’écran tactile est vraiment réactif. Qui plus est, Sony Ericsson a vraiment travaillé le processus de paramétrage initial pour que tout soit simple, logique, rapide. Du beau boulot, vraiment. Mais soyons francs: il est presque essentiel d’être connecté au web et d’avoir un compte Google.

La page de configuration complétée, l’écran d’accueil s’affiche enfin avec quatre raccourcis placés aux quatre coins de l’écran et un widget TimeScape qui indique la dernière mise à jour des réseaux sociaux dont vous avez renseigné vos comptes initialement. Ici également, Sony Ericsson a livré un remarquable travail d’adaptation puisque le menu Android que l’on tire du dessous est réparti en plusieurs pages, à l’image de ce qui se fait sous iOS. Le tout réagissant de manière vive. Il faut toutefois prendre soin à ne pas trop charger d’applications pour éviter des gels ou des ralentissements. La machine n’est pas faite pour un geek, c’est clair.

Appels, SMS, clavier tactile
Pas de souci, le X8 sait téléphoner. L’essentiel à savoir est plutôt au niveau de l’écriture. La précision et la réactivité sont, une nouvelle fois, surprenantes si l’on compare avec son grand frère, le X10. Le seul bémol vient de la taille de l’écran qui empêche de relire rapidement la conversation SMS mais l’encodage est tout à fait agréable. Sérieusement, il n’y a pas grand chose à dire dans ce domaine.

Est-ce un vrai smartphone Android ?
Certes, les nombreuses modifications apportées par Sony Ericsson font oublier que derrière la couche graphique, il y a bien un Android. Dépassée, la version 1.6 permet tout de même d’installer des applications via le Market mais vu la taille de l’écran, un seul widget est autorisé par page. Il faudra faire des choix entre TimeScape, la barre de recherche Google et bien d’autres choses si vous utilisez bon nombre d’applications.

Toutes les spécificités d’Android sont bien présentes. Nous n’avons eu aucun souci pour utiliser Google Maps (et la puce aGPS) ou Gmail en push. TimeScape, le logiciel social de Sony Ericsson, fait très bien son boulot et se présente agréablement. Son utilisation se justifie plus aisément vu l’occupation spatiale des bureaux sur le X8. Ce qui n’est pas nécessairement vrai pour un X10.

Médias
Le X8 n’est pas au top à ce niveau mais bon, on doit tenir compte de son prix. Pour 200 euros, il y a un objectif photo de 3 mégapixels qui capture des vidéos VGA. Dans des conditions idéales, la qualité y est, c’est vrai. Mais sans plus. Il ne faut pas s’attendre à des miracles. Niveau audio, on se limite ici au strict minimum mais ça suffit amplement pour utiliser le X8 comme un Walkman (ou presque). La radio FM est chouette à utiliser.

Conclusion
Bref, difficile d’être prolixe à propos de ce smartphone. Les choix effectués par Sony Ericsson sont intelligents et dans cette gamme de prix, l’intéressé sera satisfait. Une mise à jour imminente vers Android 2.1 devrait améliorer encore l’expérience de l’utilisateur. Par contre, si ce dernier prend goût aux applications et aux nombreuses fonctions avancées d’Android, il risque d’être poussé à regretter son achat. En effet, l’autonomie du X8 peut poser un souci à ceux qui demandent des mises à jour régulières de Facebook, Twitter et qui exploitent les mails en push, un peu de GPS, du jeu mobile et de l’audio. Dans ce cas, on ne tient pas 24h. Une nouvelle fois, ce souci devrait disparaître avec la mise à jour vers Android 2.1.

Si vous êtes séduit par ses formes et que vous souhaitez tenter une première expérience sous Android, le X8 est le téléphone qu’il vous faut. Les utilisateurs intensifs se porteront sur d’autres appareils.