Intrigant et unique, le dernier né des smartphones canadiens a conquis notre rédaction avec, pourtant, quelques points noirs. Son prix, lui, est peut-être usurpé.

Le BlackBerry Torch 9800 fait le paris d’un écran tactile et d’un clavier complet coulissant dans le sens vertical, ce qui est relativement peu commun dans cette gamme de prix. Les claviers complets ayant pour tendance de se loger sous l’écran de manière horizontale. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que la machine réussit à convaincre.

Points positifs

  • Autonomie étonnante
  • BlackBerry Messenger sous OS 6 est un bonheur addictif
  • Interface fluide et réactive

Points négatifs

  • Poids
  • Ouverture et fermeture du clavier
  • Prix et option obligatoire

Premières impressions
A l’ouverture de la boîte, la sensation se résume à une impression: on sent bien que le téléphone a été conçu pour des gens qui veulent être flattés et efficaces. L’allure est sophistiquée, soignée. On s’adresse bien à un monde professionnel, indépendant, occupé. Mais, de suite, la prise en main envoie un signal fort. Le poids du BlackBerry Torch, c’est bien 160 grammes et ça se sent. Qui plus est, ce poids n’est pas équitablement réparti sur l’ensemble du smartphone, ce qui fait qu’à l’ouverture du clavier, la pression semble peser sur l’avant. Certains des testeurs que nous avons sondé ont également montré des signes de craintes quant à la stabilité en main. Mais, soyons honnêtes, ceci est un léger désagrément. Il suffit de quelques heures pour habituer ses mains à la machine.

Par contre, il a été plus complexe d’élaborer une stratégie pour ouvrir convenablement le clavier complet car il existe toujours une peur d’appuyer sur le pavé directionnel et l’écran lorsqu’on souhaite déployer la bête. Il faut dire que le Torch est parfaitement utilisable en mode fermé. Il suffit d’appuyer sur l’axe supérieur pour éveiller l’écran et utiliser le téléphone. Mais si vous entrez dans une conversation ou dans l’écriture d’un e-mail, il sera de bon ton d’être soigneux pour coulisser le clavier. Mais, sur ce point, même si l’adaptation est un peu longue, il s’agit également d’un souci mineur. En d’autres termes, il est essentiel de s’infliger quelques règles d’utilisation et de ne jamais se précipiter.

Ceci dit, il apparaît clairement et rapidement que l’interface, bien étudiée, sobre et visuellement réussie, réagit au quart de tour. Que ce soit via l’écran tactile ou via le pad directionnel. Un vrai bonheur. Il est à noter que Rim a osé afficher un sablier lorsque le Torch travaille, par exemple, à l’installation (ou à la mise à jour) d’applications et ce n’est finalement pas si négatif. Le clavier, qui semble de prime abord totalement disproportionné, se révèle parfaitement agréable. Nous, francophones, serons toujours quelque peu circonspect pour trouver les caractères accentués. Soit.

A l’utilisation, chaque jour.
Première énorme surprise. Alors que la plupart des smartphones que nous explorons en profondeur ne tiennent pas une après-midi, le Torch résiste. Une grosse séance de BlackBerry Messenger avec échange de photos induit inévitablement une perte d’autonomie mais cela reste tout à fait raisonnable. Même chose pour les échanges d’e-mails. Par 3G, par Wi-Fi. On peut tenir 24 heures d’utilisation intensive, sans crainte.

La version 6 de BlackBerry OS améliore encore le confort d’utilisation rencontré sur les versions précédentes avec un écran d’accueil agréablement paramétrable et une zone de notification discrète et efficace. Nous sommes bien loin des notifications push intrusives sur iOS mais on s’approche plutôt de la conception Android. Globalement, l’interface est cohérente et bien adaptée au tactile.

Dans ses fonctionnalités multimédia, le Torch fait le boulot sans toutefois exceller. Le client audio, tout comme les photos, sont d’une qualité acceptable sans époustoufler son utilisateur. On notera que les applications disponibles ne sont pas grandioses mais les plus populaires s’approchent du niveau d’expérience utilisateur de BlackBerry. Par exemple, le client Twitter semble presque se fondre dans la plateforme avec des notifications tout à fait équivalentes au client de messagerie interne.

Pourquoi acheter un BlackBerry Torch 9800 ?
Si vous êtes déjà utilisateur de BlackBerry, que vous n’avez aucune difficulté à sortir 550 euros et que la combinaison de l’écran tactile avec le clavier complet coulissant vous attire, il n’existe aucune hésitation à avoir. Les autres pourront tout de même réfléchir à passer à l’acte. Le point fort indéniable de la machine reste le BlackBerry Messenger et les e-mails en push. Mais si l’ensemble de sa liste de contacts est toujours cantonnée aux appels vocaux et aux SMS, vous resterez quelque peu coincé avec un smartphone qui ne rivalise pas avec les iPhone et Android dans le divertissement.

Toutefois, la qualité globale de la machine et la manière dont le système d’exploitation est soigné et polis vaut bien ses 550 euros. Reste notre éternelle réticence face à un écosystème fermé et contraignant. Pour véritablement profiter du Torch, il faut s’abonner à l’option BlackBerry souvent accessible à 15 euros par mois chez les opérateurs. Mais, à ce prix, l’internet mobile est compris avec un Messenger qui vous convaincra d’abandonner SMS et MMS. Voire e-mails. Le Torch est véritablement un smartphone d’entreprise qui n’aura aucune difficulté d’embrasser les hommes pressés.