Proximus, Orange, Telenet et Voo (Nethys/Brutélé) ont été conviés par Agoria afin d’unir leurs forces dans le combat qui les pousse à exiger une régulation plus souple et une taxation moins sévère. Le développement de la 5G et de la fibre est en jeu.

« Nous souhaitons maintenir la Belgique dans le top 3 européen » est en substance l’essentiel du message que les opérateurs belges ont voulu faire passer aux autorités compétentes en matière de télécommunications. Après un rappel des récentes performances – entre autres, le taux de couverture de la 4G et le pourcentage élevé de connexions fixes très haut débit –, la nouvelle union d’apparence cordiale a rappelé ses exigences en matière législative. Car ces demandes ne sont pas neuves.

En premier lieu, il sera essentiel d’assouplir les formalités des permis d’urbanisme, de diminuer les taxes (voire les supprimer) et d’éviter des limites trop strictes en termes d’émissions d’ondes pour autoriser davantage d’antennes actives. En effet, la 5G exigera une infrastructure nettement plus maillée puisque les taux de téléchargement et la faible latence des connexions dépendra du nombre de cellules captables par l’appareil concerné.

Ensuite, l’association souhaite que le gouvernement n’intervienne pas trop dans les pratiques tarifaires et n’impose pas de nouvelles obligations. Le but est d’accélérer le retour sur investissement, ce qui pousserait les différents acteurs à augmenter la taille des dépenses en infrastructures. Tant pis pour le prix que paieront les consommateurs.

Un « New Deal » pas vraiment New

Cependant, la présence de Proximus et de Telenet (et un peu de Voo) empêche toute discussion sur le partage de la fibre. Il n’y a pas non plus un seul mot qui concernerait les consommateurs et/ou les entreprises qui se trouvent dans les zones blanches et/ou qui aimeraient pouvoir utiliser des services de fournisseurs différents sur une même ligne. Au contraire, l’accord, déjà partiellement approuvé par le ministre De Croo, pointe la possibilité de créer de la plus-value sur la 5G. Ça réveille le vieux souvenir de l’époque où Proximus avait mis au point un magasin de MP3 sur son tout récent réseau 3G. Bref, la stupide et contre-productive guerre du contenu risque encore de durer.

Enfin, malgré ces (éternelles et logiques) demandes d’un peu plus de libéralisme économique, la régulation doit rester forte pour que les entreprises et les consommateurs profitent de cette infrastructure fantastique sans en être les pigeons.

La bonne nouvelle réside dans cette volonté commune de développer au plus vite la 5G et la fibre. En Flandre. A Bruxelles. Et en Wallonie ?