Contrairement aux autres filiales du groupe KPN, l’anniversaire de l’i-mode ne constitue pas un évènement pour BASE. Retour sur un an d’activité. Bilan et projections sur le futur.

Le 15 octobre 2002, c’est officiel, l’i-mode est enfin commercialisé en Belgique. Après de longs mois d’attente et de multiples reports, BASE s’est lancé dans l’aventure de l’internet mobile que nous appellerons de seconde génération. Ecran couleur sur tous les appareils compatibles, sonneries polyphoniques, GPRS, e-mail… Le menu avait de quoi épater.

Pourtant, dés le lancement, il semble que les choses se soient un peu précipitées pour le troisième opérateur du pays. Si le service a été lancé le 15 octobre 2002, il a été en réalité rendu disponible une semaine auparavant. Annoncé avec deux appareils au lancement, l’i-mode ne pourra être utilisé qu’avec le NEC n21i. Un appareil qui reçoit les foudres des testeurs à un prix de 375 euros. Afin de palier cela, le forfait d’accès à l’i-mode est de 6 euros par mois. Cela s’appelait et s’appelle toujours « i-mode discovery » mais le verdict est sans appel. Le 7 décembre 2002, il n’y a que 300 clients du service i-mode.

A ce moment, il aurait été stupide de ne plus y croire. C’est pourquoi, BASE propose, le 18 décembre, le picture messaging gratuit. L’échange d’image entre terminaux i-mode doit contrer l’invasion du MMS qui débarque à très gros renfort de publicité. Jusqu’à présent, l’i-mode n’a pas encore hérité d’une campagne digne de ce nom mais le nombre de services officiels disponibles sur le portail i-mode ne cesse de croître. Les fournisseurs de contenu se bousculent au portillon.

2003 s’annonce plus souriant. De nouveaux appareils sont annoncés dont un certain Mitsubishi M21i qui n’arrivera que fin avril. En attendant, BASE décide de vendre le NEC n21i à 50 euros. Les efforts se multiplient. La communauté i-mode devient solide, notament grâce au remarquable i-mood.net et son forum d’utilisateurs. Le 12 mai 2003, BASE annonce 8.000 clients i-mode. Bien en deça des prévisions.

Fin juin, une vaste campagne est annoncée. Elle durera tout l’été et mettra en avant les avantages du service i-mode. Nous n’avons pas encore les chiffres de l’impact de cette action. Mais malgré cet effort, il semble que l’engouement des fournisseurs de contenu se tari quelque peu. En effet, le chiffre d’affaires de ces derniers est généralement dérisoire et la plate-forme i-mode n’évolue pas assez vite. Le même refrain est chanté sans cesse : de nouveaux appareils plus performants et moins chers doivent arriver, de nouvelles possibilités vont être offertes comme l’accès aux cartes prépayées, le paiement à l’acte (déjà disponible mais inutilisé), l’interaction avec le MMS (pas avant le printemps 2004), le streaming audio/vidéo, la géolocalisation, etc. Mais l’attention devient longue, trop longue.

Le coup de pouce idéal pourrait bien entendu venir des constructeurs qui pourraient livrer plus rapidement ces appareils tant attendus. Mais si BASE veut continuer à croire en l’i-mode, il faut poursuivre sa promotion et faire en sorte que le nombre d’abonnés actifs continue de croître. La politique commerciale actuelle (qui est devenu subitement plus aggressive depuis l’été) est un premier pas en avant. Reste à savoir si BASE a les reins assez solides pour remettre une deuxième couche et provoquer le futur en faisant de son service i-mode, le service incontournable du paysage multimédia belge.