Le célèbre navigateur web de la Fondation Mozilla débarque progressivement sur les téléphones mobiles. Le projet MiniMo a déjà convaincu deux manufacturiers et non des moindres.

Le marché de la téléphonie mobile est juteux, ce n’est un secret pour personne. S’il est difficile d’évaluer à quel point le citron est pressé, certains acteurs majeurs du web veulent leur part du gâteau en se disputant le marché de la navigation mobile. OpenWave, Opera, Microsoft et d’autres sont conscients de l’enjeu. L’évolution rapide et constante des capacités des appareils font que de nouvelles applications sont désormais réalisables ou, du moins, envisageables. Il s’agit d’une étape majeure dans l’histoire de la téléphonie mobile car, à terme, l’ensemble du web sera accessible via un téléphone cellulaire.

Pour y arriver, il faudra plusieurs ingrédients indispensables. Ils ne seront disponibles ensemble qu’à long terme. Le SPV de Mobistar est considéré ici comme une démonstration technologique et permet de prévoir ce qui va arriver. L’accessibilité est aujourd’hui encore faible. Les offres tarifaires et techniques en matière d’échange de données mobiles ne sont pas encore réellement intéressantes pour le consommateur résidentiel classique. La construction d’un réseau capable de gérer un flux d’échange tel qu’imaginé pour le futur demande des investissements financiers et temporels conséquents. Il faut des téléphones encore plus puissants, avec une autonomie et une ergonomie largement améliorées. C’est dans ce dernier point qu’interviennent les navigateurs mobiles. C’est sur eux que reposent une bonne partie des espoirs de développement car ils doivent reproduire ce qui a fait le succès du web (métaphore de navigation) vers le mobile avec des spécificités techniques bien plus contraignantes. Les fabricants de téléphones sont donc particulièrement intéressés par les avancées en matière logicielle. Mais ils ne voudraient pas que ce domaine échappe à leur contrôle. Symbian, système d’exploitation libre, fait figure d’exemple dans son domaine. Le navigateur généralement embarqué est Opera Mobile. Un produit de qualité mais qui n’est pas libre – comme Symbian l’est – et qui ne peut donc être sous l’emprise des marques de téléphone.

L’annonce faite par la Fondation Mozilla à propos de focaliser ses travaux sur la réalisation d’un navigateur mobile a redistribué les cartes. D’autant plus que d’entrée de jeu, Mozilla affiche son partenariat avec Nokia et un autre manufacturier mystère. Autrement dit, MiniMo pourrait devenir le navigateur embarqué dans les téléphones Symbian à l’horizon 2006. On sait que la Fondation réfléchit beaucoup à la manière d’utiliser l’interface disponible de façon efficace et elle pourrait dessiner aujourd’hui les standards de demain. Pourtant, chaque opérateur tente, dans son coin, d’éditer des standards de navigation pour leurs portails respectifs (i-mode, Orange World, Vodafone Live!). Serait-ce simplement une solution intermédiaire, une tentative de freiner l’évolution ou simplement essayer de garder les clients dans un système précis ?

La technologie de rendu à l’écran est déjà présente dans MiniMo. Elle fait en sorte de ne pas faire apparaître de barre horizontale de défilement et diminue la taille des images trop volumineuses. MiniMo se révèle très efficace avec les sites qui utilisent les directives du W3C de façon respectueuse. Voilà une information qui pourrait pousser certains webmasters en herbe de se conformer aux normes établies ou, du moins, comme nous, tenter d’y arriver.

Mozilla MiniMo n’est pas encore réellement disponible sous le format d’un produit fini.